Poursuivant un dialogue permanent entre Nick Mauss et Megan Francis Sullivan, Likenesses est la première fois que leurs œuvres sont présentées en conversation directe. Deux attitudes distinctes posent des questions quant à l’orientation du spectateur.

En peignant sur la face inférieure de feuilles de verre qui sont ensuite argentées, Mauss capture une ligne distante à l’intérieur du miroir qui en résulte – une ligne qui est enchevêtrée avec la réalité spatiale de ses reflets changeants et une hyper-conscience de son propre regard. Dans ce processus de retards, de décalages et d’inversions intégrés, l’œuvre se présente comme un cadrage fluide du champ de vision, interposé par des couches.

Les « Baigneuses (inversées) » de Sullivan réitèrent les peintures de paysages figuratifs de Paul Cézanne à l’échelle 1:1 en négatif couleurs exactes, suscitant un étrange réflexe cognitif : les œuvres oscillent entre leur inversion rendue et leur « positif » imaginé. Les œuvres oscillent entre leur inversion rendue et le « positif » imaginé. Elles ne sont pas seulement des prises analytiques, elles affirment une vitalité picturale qui contient à la fois présence et absence.

Ces manœuvres déstabilisantes produisent une luxuriance surprenante en localisant puis en perçant ce qu’Hubert Damisch a identifié comme « un zéro qui n’est pas synonyme d’original ».

À Atrata, les œuvres de Mauss et de Sullivan dialoguent sur deux sites – la Chapelle Sainte-Croix à Angles sur l’Anglin, radicalement dépouillée, pour laquelle Mauss a créé une grande fresque murale en miroir peinte à l’envers, et la Villa Atrata, plus intime, où les « Baigneuses » de Sullivan se confrontent à la vue omniprésente du paysage. Les œuvres sensibilisent aux dimensions du geste et du toucher et, comme l’a fait remarquer la poétesse Susan Stewart, « le toucher, comme le vertige, est une activité de seuil – la subjectivité et l’objectivité sont très proches l’une de l’autre ».